L'annonce (19/07/2010)

Lundi, pas de nouvelles... A midi, je me décide à appeler, j'ai froid, j'ai peur.
Et voilà, en quelques secondes, ma vie bascule. Je raccroche en larmes. J'ai un cancer. Et dans ma tête, ce mot est synonyme de mort. Je pense à mes enfants, et je pleure de plus belle. Pourquoi moi? Qu'ai-je fait ou pas fait pour que ça me tombe dessus?
J'appelle mon mari, il arrive dans les minutes qui suivent. Il est plus confiant que moi. Il me dit que l'on va se battre, que l'on guérit du cancer, que tout va bien se passer. Je pleure toujours. Je prends rendez-vous chez mon généraliste. Il est en congé, je verrai un de ses collègues cet après-midi. Décidément rien ne se passe correctement. Je grignote, mais j'ai une boule sur l'estomac. Nous sommes le 19 aout, nous partons en Guadeloupe dans une semaine, mes enfants sont en Allemagne, j'ai peur de mourir...
Le RV chez le médecin me fait du bien, il regarde mes clichés, m'examine, trouve mes ganglions tout à fait normaux. Je dois prendre rendez-vous avec un chirurgien. Il y a deux centres spécialisés sur Nancy, un au CHU, l'autre en clinique. Je choisis la clinique, il m'écrit un nom et un numéro de téléphone. Il m'explique que 8 femmes sur 100 ont ou auront un cancer du sein, que les progrès sont immenses, que la guérison sera au bout... Mais j'écoute sans entendre, je m'enferme dans ma peur et mon angoisse.
Je n'ai pas vraiment envie de prendre ce fichu rendez-vous... Je n'ai mal nulle part, je me sens en pleine forme... Nos vacances approchent à grands pas, j'ai comme une envie de nier cette maladie! Mais mon mari en a une toute autre, et le rendez-vous est pris immédiatement ! Mon médecin téléphone au chirurgien, et lui demande de me prendre en urgence! En m'expliquant ensuite qu'il n'y a pas de réelle urgence, mais que c'est pour être fixée avant les vacances...
Le rendez-vous est pour jeudi matin. Je suis loin de me douter que je rentre dans un processus qui va durer 15 mois...